RDC : l’armée accuse l’ex-chef rebelle Makenga d’avoir tué trois personnes après le crash d’un hélicoptère militaire dans l’Est

L’armée congolaise a accusé ce mardi Sultani Makenga, chef de l’ex-rébellion du M23, d’avoir tué trois personnes et d’en avoir kidnappé une autre après le crash de deux hélicoptères militaires près de la frontière entre la RDC et l’Ouganda.

Pour le général-major Léon Mushale, il n’y a pas l’ombre d’un doute : Sultani Makenga et ses hommes sont de nouveau sur le territoire congolais.

Au cours d’un point de presse tenu ce mardi 31 janvier à Goma, dans l’est de la RDC, ce commandant de la troisième zone de défense de l’armée congolaise a accusé l’ancien chef rebelle, vaincu fin décembre 2013 et exilé depuis en Ouganda, d’avoir « torturé » et « tué trois personnes » qui étaient à bord d’un hélicoptère militaire tombé « dans un tourbillon » vendredi 27 janvier près du mont Mikeno.

À en croire l’officier, l’ex-chef rebelle « se trouvait dans les parages » au moment du crash. Une fois alerté, il aurait envoyé ses troupes pour chercher le personnel de l’hélicoptère. Quatre personnes auraient ainsi été conduites auprès de Sultani Makenga « au pied du mont Mikeno » et l’appareil de l’armée aurait été détruit.

Empoisonnement et « actes de torture » ?

Dans sa déclaration à la presse, le général-major Léon Mushasa affirme que « Sultani Makenga a donné l’ordre qu’on donne à boire » aux quatre personnes. Trois ont succombé après avoir ingurgité la boisson qui leur était présentée, a-t-il expliqué, insinuant un empoisonnement, accompagné de « quelques actes de torture ».

Le même jour et presque simultanément, un autre hélicoptère militaire est également tombé accidentellement. « Les cinq personnes qui étaient à bord ont toutes eu la vie sauve parce que les éléments du M23 n’étaient pas au courant de ce second crash », confie à Jeune Afrique une source au sein de l’armée congolaise.

« Il y avait deux officiers congolais et trois membres de l’équipage de nationalité étrangère. Nous les avons conduits rapidement dans les centres hospitaliers pour des soins », ajoute-t-elle.

Quatre ex-rebelles tués dans l’accrochage

« Il y a eu contact avec les éléments de Makenga près du mont Mikeno », soutient le major Guillaume Ndjike, porte-parole de l’opération Sokola 2. Outre les trois personnes tuées par les hommes de Makenga d’après l’armée congolaise – leur nationalité n’a pas été divulguée -, il a été fait état de la mort de quatre ex-rebelles, tués lors de cet accrochage.

« Un des éléments de l’armée », présent dans l’hélicoptère, aurait été kidnappé par les ex-M23 dans leur fuite d’après le major Guillaume Ndjike.

« Rien ne nous permet aujourd’hui de confirmer que ce sont bien des hommes de l’ex-M23 qui sont intervenus après le crash pour attaquer l’armée congolaise », rétorque de son côté Salomon Baraguva, porte-parole de l’Alliance pour le salut du peuple congolais (ASD), qui se revendique parti politique issu d’une faction du M23.

Trésor Kibangula

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