Des débaucheurs et des corrupteurs au top au Congo-Kinshasa

Dans le contexte de la mondialisation marchande, le lobbying est une forme de corruption ayant revêtu un caractère de normalité. Il est l’un des traits du phagocytage  de la démocratie par l’argent. Il en fragilise les piliers dans la mesure où il soustrait les gouvernements dits démocratiques du contrôle social et promeut l’impunité, le crime en col blanc.
 »Les vieilles démocraties » ayant banalisé la corruption à travers le lobbying et d’autres délits d’initié dont plusieurs multinationales sont coupables,  »les jeunes démocraties » leur emboîtent le pas.
En principe,  »toutes ces démocraties » phagocytées par l’argent engendrent des  »Etats manqués » et des  »Etats voyous » où règnent l’impunité, l’arrogance et le mépris du  »souverain primaire ». La néocolonie occidentale, le pays sous occupation et sous tutelle qui est au cœur  de l’Afrique est à classifié parmi ces  »Etats » ayant sacrifié tous les autres systèmes de valeurs au nom de Mammon.
Au sujet du Congo-Kinshasa, il y a des détails liés à son histoire récente qu’il est important de reprendre. Il s’agit, en plus du pillage orchestré par les multinationales, du plan du Tutsi Power datant des années soixante et dont la mise en pratique est d’actualité. Reprenons deux ou trois points de ce plan.
Il est curieux que le Congo-Kinshasa soit en train de devenir l’un des rares pays au monde où les débaucheurs et les corrupteurs peuvent, au grand jour, affirmer qu’ils débauchent et corrompent et qu’ils soient applaudis par un bon nombre de compatriotes. Ce phénomène interpelle. Il exige que nous puissions en comprendre les clefs. Comment en sommes-nous arrivés là ?
De plus en plus, le débauchage (politique) et la corruption sont en train d’être banalisés au Congo-Kinshasa. Certains intellectuels estiment que cette banalisation se justifie dans la mesure où la politique ne relève pas du domaine moral. Dès que cette question est abordée, ils vous disent : « Arrêtez de moraliser. La politique n’a rien à voir avec la morale. Du moment que les règles juridiques ne sont pas répressives au sujet du débauchage et de la corruption politiques, le comportement  de ceux qui prétendent être les acteurs politiques est compréhensible. »
Cette approche du débauchage et de la corruption politique balaie d’un revers de la main l’histoire immédiate du Congo-Kinshasa telle qu’elle est en train d’être écrite par ses dignes filles et fils ainsi que leurs alliés ces dernières deux décennies. Elle fait du Congo-Kinshasa  »un pays normal ».
Or, le Congo-Kinshasa n’est pas un pays  »normal ». Il est à la fois un  »Etat raté », une néocolonie occidentale, un pays sous tutelle de l’ONU et sous occupation du Rwanda et de l’Ouganda. Il est géré par  »un nègre de service » du  réseau transnational de prédation, le Cheval de Troie de Paul Kagame, alias Joseph Kabila. Dès que ceci est perdu de vue, le reste devient difficile à comprendre.
Aussi, au fur et à mesure que les années passent, les initiateurs de  »la guerre perpétuelle » contre le Congo-Kinshasa agissent de plus en plus dans l’ombre. De temps en temps, ils se confient aux politicards congolais en leur dictant la ligne de conduite à tenir. Rappelons-nous les propos du docteur  Tharcisse Loseke. Ces acteurs de l’ombre leur avaient demandé, au docteur Loseke et à ses pairs, de passer de la logique de la confrontation à celle de la cohabitation. (Nous y reviendrons dans la dernière partie de notre article consacré à Tharcisse Loseke et à la guerre d’usure.)
Disons, donc, que ces acteurs de l’ombre (ces acteurs pléniers) ne sont pas toujours visibles et leur  »stratégie du chaos et du mensonge » est de plus en plus ignorée par plusieurs d’entre nous.
Ainsi arrive-t-il qu’il soit difficile de percevoir les actions qu’ils mènent en réseau transnational avec leurs proxys qui ne sont que des acteurs apparents. Quand  ces acteurs pléniers donnent l’impression d’abandonner leurs proxys ou leur font du chantage, ces derniers actionnent leur lobbying. L’exemple d’alias Joseph Kabila peut être cité. Il a dépensé plus de 800,000 dollars dans un lobbying où Kikaya Bin Karubi et She Okitundu ont pris une part active.
Dans le contexte de la mondialisation marchande, le lobbying est une forme de corruption ayant revêtu un caractère de normalité. Il est l’un des traits du phagocytage  de la démocratie par l’argent. Il en fragilise les piliers dans la mesure où il soustrait les gouvernements dits démocratiques du contrôle social et promeut l’impunité, le crime en col blanc.
 »Les vieilles démocraties » ayant banalisé la corruption à travers le lobbying et d’autres délits d’initié dont plusieurs multinationales sont coupables,  »les jeunes démocraties » leur emboîtent le pas.
En principe,  »toutes ces démocraties » phagocytées par l’argent engendrent des  »Etats manqués » et des  »Etats voyous » où règnent l’impunité, l’arrogance et le mépris du  »souverain primaire ». La néocolonie occidentale, le pays sous occupation et sous tutelle qui est au cœur  de l’Afrique est à classifié parmi ces  »Etats » ayant sacrifié tous les autres systèmes de valeurs au nom de Mammon.
Au sujet du Congo-Kinshasa, il y a des détails liés à son histoire récente qu’il est important de reprendre. Il s’agit, en plus du pillage orchestré par les multinationales, du plan du Tutsi Power datant des années soixante et dont la mise en pratique est d’actualité. Reprenons deux ou trois points de ce plan. Le premier point note ceci :
« Tous les Tutsi doivent savoir que les Hutu sont apparentés aux Congolais et que notre plan de colonisation doit s’appliquer aux deux groupes. » Et le point  dix-huit dit ceci : « Nous devons lutter contre les Wanandes et les Hutu (…) en nous servant des Hutu naïfs. Profitons de cette cupidité des Hutu (apparentés aux Congolais). Offrons-leur de l’alcool et de l’argent. Ne regardons pas ce que nous dépensons car nous avons suffisamment d’argent. » ( C. ONANA, Ces tueurs tutsi. Au cœur  de la tragédie congolaise, Paris, Duboiris, 2009,  p.93-96)
Cette corruption programmée est celle dans laquelle alias Joseph Kabila, sans vergogne entraîne plusieurs Congolais(es) débauche dans plusieurs partis politiques. Il l’exerce par lui-même ou par les membres de  »son clan ». Et ceux-ci n’ont pas honte d’avouer, sur la place publique, qu’ils ont débauché et corrompu tel ou tel autre compatriote. Cette corruption programme est mise au service de la colonisation du Congo-Kinshasa, de sa soumission au Tutsi Power. Elle s’exerce dans un contexte  où le paradigme de l’avoir l’a emporté sur celui de l’être. Dans ce contexte, celui qui dispose de l’argent, même s’il est un voleur, un tueur, un mafieux est  »respecté ». La mémoire collective refuse  de penser la corruption comme étant un problème politique liée à la perte de souveraineté du pays et à sa néocolonisation. La banalisation du débauchage et de la corruption politique sont les épiphénomènes du triomphe du paradigme de l’avoir dans les cœurs  et dans les esprits, du refus de sa remise en question collective. Collectivement,  »tout le monde veut, majoritairement, se retrouver » ; c’est-à-dire prendre part à  »la mangeoire » créée par  »le réseau transnational de prédation », par  »les maîtres du monde et ceux qui leur obéissent ».
Les slogans du genre  »désormais les portes des prisons seront ouvertes  »(pour arrêter les corrupteurs et les corrompus)  servent à amuser la galerie dans ce contexte où la politique est une affaire menée entre les membres de   »la République de la Gombe et ceux de la République de Kingakati ».
Que faire ? Lutter sur le temps long pour mettre fin à la colonisation et à la néocolonisation du Congo-Kinshasa sur le temps long, refonder l’Etat, reformater les cœurs  et les esprits en partant des valeurs du Bomoto (en battant en brèche l’exagération  de la valeur argent) et initier une autre façon de faire la politique ; c’est-à-dire privilégier l’entrée des masses populaires éduquées et bien formées à la citoyenneté dans l’arène politique.

Babanya Kabudi
Génération Lumumba

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