VISITE DU PRÉSIDENT TRUMP AU VATICAN : LE PLAIDOYER DU PAPE EN FAVEUR DE LA RDC

Écrit par Le Potentiel

 La visite du président américain Donald Trump au Vatican auprès du pape François suscite un grand intérêt parmi les acteurs politiques congolais. Et pour cause ? Le souverain pontife qui s’était montré très sensible à la situation de la RDC compte mettre à profit cette opportunité pour mener un plaidoyer en faveur de la RDC auprès du successeur de Barack Obama à la Maison Blanche.

Pour s’être engagé totalement en faveur d’un processus pacifique de résolution de la crise congolaise aggravée depuis le refus du président Kabila de quitter le pouvoir à la fin de son deuxième et dernier mandat le 19 décembre 2016, l’épiscopat catholique est objet de tirs croisés de la Majorité présidentielle. Eglises sont profanées, bureaux des œuvres caritatives pillés ; prêtres et religieuses menacés, sans que les pouvoirs publics n’interviennent pour protéger l’Eglise et les agents pastoraux.

Comme tout se faisait en synergie, des propagandistes de la Majorité présidentielle ont investi médias sociaux et organes de presse pour passer le message de la haine contre les princes de l’Eglise catholique accusés de faire de la politique en se montrant comme partisans du Rassemblement de l’opposition.

Selon la MP, la Cénco a péché pour avoir déclaré ouvertement après le décès d’Etienne Tshisekedi que l’aile du Rassemblement qui jouissait de la légalité et de la légitimité était celle pilotée par le duo Félix Tshisekedi-Pierre Lumbi. La MP a pété les plombs au point de lâcher ses foudres sur l’Eglise catholique. Sans se gêner le moins du monde, elle a mené allègrement sa campagne d’humiliation contre la Cénco, en agissant à visage découvert. Entre-temps, la police a présenté aux médias des profanateurs arrêtés sans pour autant tenir des procès publics pour faire toute la lumière sur ce qui s’était réellement passé.

Cette agressivité à l’endroit de l’Eglise catholique est encore montée en puissance après que le pape François a décliné l’escale de la RDC pour sa visite sur le continent déclarant sans ambages « qu’avec Kabila, ça ne va pas ». Pour bien comprendre le dépit du pape François, il faut remonter à quelques mois auparavant lors de la visite du chef de l’Etat au Vatican, à sa demande. Après un début crispé, l’atmosphère s’était détendue entre les deux hommes parce que Joseph Kabila avait promis au souverain pontife de respecter la Constitution, d’engager un processus de dialogue avec l’opposition et d’organiser une transition consensuelle en vue d’un passage civilisé du pouvoir.

Fort de cette promesse venant d’un chef d’Etat, le pape François a instruit le nonce apostolique et la Cénco à s’investir dans la médiation, sachant qu’il avait la parole d’un chef d’Etat en plus officier militaire ! Mais sa désillusion fut à la mesure de sa déclaration « qu’avec Kabila, ça ne va pas ». Pour le pape François, le président Kabila n’a pas tenu sa parole, le flouant avec une médiation qui a passé plus de moments difficiles, sauf le 31 décembre 2016 lors de la signature de l’Accord.

 La sécurité planétaire

C’est ce tableau sombre que le souverain pontife présentera au président Trump pour qui les intérêts des USA passent avant toute chose. Ce travail a déjà été mené en amont par l’épiscopat américain qui a obtenu de l’administration Trump des solutions diplomatico-sécuritaires à la crise congolaise. C’est ainsi que lors de la signature du protocole d’accord entre les USA et l’Angola, la mission de stabilisation de la RDC a été confiée au pays de Dos Santos comme si aucun gouvernement n’existait à Kinshasa.

Pour les USA, la déstabilisation de la région des Grands Lacs est une question de sécurité intérieure parce que les conséquences peuvent influer sur la terre américaine et Washington n’en veut pas. Dans sa politique « America first », Trump n’entend pas se désengager complètement sur les théâtres de lutte contre le terrorisme et le cas de la RDC servira de bouclier contre la progression des extrémistes islamistes de l’Est ou du Nord du continent.

L’épiscopat américain a ainsi touché ce point sensible pour l’administration Trump. Et le discours est bien compris. Car, la visite au Vatican du président américain auprès du pape François suscite un grand intérêt parmi les acteurs politiques congolais. Et pour cause. Le souverain pontife qui est sensibilisé et qui s’était montré très sensible à la situation de la RDC compte mettre à profit cette opportunité pour éviter le chaos dans ce vaste pays  de la région des Grands Lacs dont les conséquences dans la sous-région et sur l’ensemble du continent sont à redouter.

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