Martin Kobler: « La Constitution devra être gardée » en RDC

Ecrit par Jay F. Kumwaf

« Notre position est très claire. La Constitution devra être gardée », a affirmé mercredi 26 août 2015 le chef de la Monusco, Martin Kobler, au cours de la conférence hebdomadaire des Nations Unies.

Répondant aux questions de la presse, il a indiqué que la Mission des Nations Unies en RDC ne se mêle pas d’affaires « domestiques » de la RDC, mais donne sa position (sur la question électorale) ».

Martin Kobler a aussi proposé que la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) fournisse un calendrier électoral « réaliste et finançable.»

« Je ne sais pas s’il est réaliste d’avoir au mois d’octobre des élections locales », s’est-il interrogé, avant de préciser :

« Les législatives et la présidentielle doivent prendre place au mois de novembre 2016 et tout ce qui est [prévu] entre maintenant et novembre 2016 ne doit pas mettre en danger l’élection présidentielle.»

« Impossible à la Ceni d’organiser de bonnes élections en un temps réduit »

Selon le calendrier de la Ceni, les élections provinciales, municipales, urbaines et locales devront avoir lieu le 25 octobre 2015.

Mais la classe politique, surtout celle de l’opposition, craint que ces scrutins n’aient plus lieu.

Ancien vice-président de la Ceni, Jacques Djoli avait déclaré en février 2015 qu’il serait difficile à la centrale électorale « d’organiser de bonnes élections en un temps réduit»

«Il est impossible à la Ceni d’organiser de bonnes élections en un temps réduit», soutient Jacques Djoli

Après la publication du calendrier électoral par la Commission électorale nationale indépendante, l’ancien vice-président de cette institution citoyenne, Jacques Djoli, a affirmé qu’il est « impossible d’organiser de bonnes élections en un temps si réduit ». Dans une déclaration faite à Radio Okapi, il propose que les élections locales, municipales et urbaines soient reportées.

« Ce calendrier peut générer les incertitudes et finalement des obstacles à sa réalisation », a déclaré Jacques Djoli, expert constitutionnaliste et ancien vice-président de la Ceni.

La Ceni a publié le calendrier électoral jeudi 12 février. Toutes les élections devront être organisées entre 2015 et 2016 et coûteront plus d’un milliard de dollars américains.

D’après les analyses de Jacques Djoli, sans l’arsenal juridique et avec des contraintes tant politiques que temporelles, ce calendrier est plus politique que technique.

« Sur les trois élections retenues, à chaque niveau, il y a quelque problème. D’abord des élections municipales, locales et urbaines. Personne ne conteste l’importance de ces scrutins mais c’est leur opportunité et leur chevauchement avec les autres élections qui peuvent perturber l’ensemble du calendrier électoral », indique-t-il.

L’autre difficulté, poursuit Jacques Djoli, c’est sur le plan de la faisabilité.

« La Ceni dit qu’elle n’a pas encore la liste des entités décentralisées, donc des circonscriptions. On va passer de plus au moins 169 circonscriptions en 2011 à plus de 1300 voire 1500 circonscriptions qu’on ne connait pas », ajoute l’ancien vice-président de la Ceni.

Il propose de postposer les élections locales, municipales et urbaines en attendant l’ensemble des textes relatifs à la décentralisation « si on veut avoir de bonnes élections, dans ce délai très réduit ».

 

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