RDC: au moins 14 casques bleus et 5 FARDC tués dans le nord-est

Forces coalisées FARDC-MONUSCO engagées dans une opération de sécurité, territoire de Beni, province du Nord-Kivu, janvier 2017.
© Photo MONUSCO/Force
 Par RFI

C’est une attaque sans précédent qui a visé la mission de l’ONU dans l’est de la RDC ce vendredi. Quatorze militaires tanzaniens et 5 Congolais ont perdu la vie, mais 3 Tanzaniens sont toujours portés disparus et 53 autres sont blessés, certains grièvement. Le porte-parole de l’ONU, Stephane Dujarric, parle de « la pire attaque contre des casques bleus dans l’histoire récente de l’organisation. »

Le bilan est extrêmement lourd et pourrait encore s’alourdir. Quatorze militaires tanzaniens et 5 Congolais ont perdu la vie, mais 3 Tanzaniens sont toujours portés disparus et 53 autres sont blessés, certains grièvement. Ils sont en cours de rapatriement en avion vers l’hôpital le plus proche dans la ville de Goma.

Selon plusieurs sources,  c’est la mission de l’ONU au Congo qui était la cible de cette attaque. Une position temporaire des casques bleus comptant une centaine de militaires, située à plus de 80 km du chef-lieu de Beni et non loin de l’Ouganda, entourée de forêts, en pleine zone où le groupe armé ADF est toujours particulièrement actif.

Ces casques bleus se trouvaient à 10 km d’une position de l’armée congolaise qui est intervenue et qui indique que 72 rebelles ADF auraient également été tués. L’attaque a été intense, elle aurait duré 4 heures, d’où ce bilan extrêmement lourd.

Le secrétaire général des Nations unies s’est dit « outré » par cette attaque inédite et « inacceptable ». Des renforts ont été envoyés sur place. Antonio Guterres a exprimé ses condoléances aux familles et au peuple tanzanien qui paie le lourd tribut de cette attaque.


► ANALYSE

Selon les premiers éléments recueillis par RFI, l’attaque aurait débuté jeudi aux environs de 17h30, en fin de journée sur cet axe entre Mbau et la frontière ougandaise. Le camp des casques bleus est situé juste à côté du pont de Semuliki, l’une des zones les plus dangereuses de ce territoire de Beni.

L’armée congolaise dit avoir une position juste de l’autre côté du pont, à une dizaine de kilomètres à peine, une autre position à une trentaine. « Ce n’était pas nous qui étions visés mais nous sommes intervenus », assure le porte-parole de l’armée congolaise à Beni.

Environ une heure et demi après le début de l’attaque, vers 18h30-19h, la mission onusienne perd tout contact avec ses casques bleus. Un black-out qui aurait duré jusqu’au matin. Selon le porte-parole de la Monusco, il y a eu des réunions entre l’ONU et l’armée congolaise pour savoir quelle réponse apporter, des renforts ont été envoyés, les blessés évacués et une enquête ouverte. Mais c’est à peu près tout.

Après une relative accalmie, ces trois derniers mois, les militaires congolais et les casques bleus ont été à nouveau et plus régulièrement cibles. Par qui et pourquoi? Difficile de le dire, mais vendredi des sources militaires comme onusiennes évoquaient une attaque à l’arme lourde. Ce qui pourrait peut-être expliquer ce très lourd bilan, que la moitié des casques bleus de cette base, moins armés pourtant que d’autres, aient pu être tués ou même blessés

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