Le Congo-Kinshasa souffre (aussi) de la crise de sens

Dans plusieurs milieux congolais, il y a à la fois déperdition du sens profondément humain et instauration d’un  »nouveau sens ». Celui-ci est à vrai dire  »un non-sens ». La situation socio-politique, économique, spirituelle et culturelle déshumanisante a créé un état de déchéance propice à cette situation de  »non-sens ». Déboussolés, désorientés, dépaysés, plusieurs compatriotes peinent à trouver un sens à leur propre vie. Ils ne savent plus à quel saint se vouer.

Dans ce contexte de crise de sens, les débats vont dans tous les sens. Il y en a dont l’issue est faite d’empoignades. Or, quelqu’un disait que pour éviter de s’empoigner, il faut commencer par donner leur sens aux mots. Bien que plusieurs mots, expressions et locutions soient des  »conquis », ils renvoient, souvent, à un dominateur commun pouvant permettre un minimum d’accord pour orienter nos débats. Ce dénominateur commun, c’est le dictionnaire.

Malgré leur diversité, les dictionnaires permettent d’avoir un minimum de signification (sens) au sujet des mots, des expressions et des locutions utilisés au cours des échanges.

Un exemple. La locution  »à vie », dans le Micro-Robert, signifie  »pour tout le temps qui reste à vivre ».

Dès que le minimum de consensus n’existe pas au sujet de notre usage commun et/ou collectif des mots, des expressions et des locutions de notre  »langage ordinaire », une justification argumentée ou fondée sur les faits devrait être donnée.

Mais dans un pays où la référence à une culture collective (partagée) fait de plus en plus défaut, ces questions ont tendance à être banalisées. Alors, il n’y a plus tellement de différence entre faire du bruit, parler et débiter un discours sensé. Tout s’équivaut. Tout est banalisé.

L’examen des faits peut corriger l’usage convenu des mots, des expressions et des locutions et aider à produire  »un dictionnaire critique » et/ou  »un lexique ».  »Ingeta. Dictionnaire citoyen pour une insurrection des consciences » (2017), notre livre, est orienté dans ce sens.

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

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