Rencontre Lamuka – Monusco : les aveux d’impuissance de Leila Zerrougui !

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La représentante du secrétaire général des Nations Unies, Leila Zerrougui a eu une séance de travail avec le coordonnateur de LAMUKA, Adolphe Muzito, le lundi 9 décembre dernier pour parler non seulement de la situation sécuritaire qui prévaut à l’Est de la RDC, mais également du départ de la Mission onusienne revendiqué par la population congolaise de l’Est, suite aux récentes tueries dans cette partie de la RDC.

Au sortir de cette rencontre, à entendre Adolphe Muzito qui était accompagné d’une forte délégation composée principalement des membres de la cellule politique, du secrétariat technique et des députés nationaux de LAMUKA, élus de l’Est du pays, il y a de quoi déceler les aveux d’impuissance de la Monusco par la bouche de son numéro 1, Leila Zerrougui. « Madame la représentante spéciale du SG de l’Onu nous a dit qu’elle a deux ou trois contraintes. Première contrainte, elle n’a pas d’hommes en nombre suffisant, elle n’a pas de ressources en quantité suffisante, elle n’a pas non plus de moyens logistiques. D’autre part, la Monusco ne bénéficie pas véritablement et de manière parfaite de la collaboration de nos troupes RDC sur le terrain », a déclaré Adolphe Muzito à la presse, à côté de qui se tenait Mme Zerrougui.

Pour une mission qui a duré 20 ans dans un pays, ayant englouti plus de 20 milliards USD avec un effectif militaire de toute une brigade et plus de deux régiments, ces aveux de Mme Zerrougui constituent ni plus ni moins un motif pouvant bien justifier le retrait de la Monusco tant réclamé par les populations de l’Est. Car leur sort reste le même : « la Monusco est là, on les tue sous sa barbe. Elle n’est pas là, elles sont tuées. Mieux vaut qu’elle ne soit pas là pour éviter qu’on les tue sous sa barbe ».

Même s’il est vrai que depuis l’avènement de Donald Trump à la tête des Etats-Unis, le budget de la Monusco en pâtit du fait que le pays de l’oncle Sam qui contribuait beaucoup a réduit ses contributions à cause de l’élasticité de la mission onusienne en RDC et de ses résultats mitigés, il est aussi vrai qu’avant, la Monusco avait tous les moyens financiers et logistiques suffisants pour mettre fin à la barbarie à l’Est de la RDC. L’argument des effectifs des troupes et de la logistique ne tient visiblement pas débout d’autant plus que tous les groupuscules mai-mai y compris les ADF et autres FDLR réunis, n’atteignent pas 17.000 hommes. Aussi avec l’artillerie dont disposent les casques bleus (chars, hélicoptères, drones…) mais aussi la Brigade d’intervention, l’ampleur du feu est bien capable de faire taire toutes les ambitions démesurées de tous les barbares qui distribuent gratuitement la mort aux paisibles citoyens dans cette partie du pays.

S’agissant de ressources financières, la Monusco devra tout simplement consacrer tout son budget sur la question de la sécurité que de le disperser dans l’accessoire avec l’existence des services moins importants créés comme des clubs d’amis, rien que pour attribuer des emplois aux salaires faramineux aux proches et connaissances. Le constat est que beaucoup d’internationaux tournent naturellement les pouces dans les bureaux. Pourquoi la mission est installée au Congo, mais sa gestion administrative et financière se fait à Entebbe, en Ouganda ? Des milliers d’emplois sont ainsi attribués aux ougandais sur le dos et malheur des congolais. Il est évident de croire que la persistance de l’insécurité à l’Est peut avoir entre autres comme cause de la part de l’Ouganda, la  protection des emplois de ces staffes ougandais au service de la Monusco à Entebbe.

En ce qui concerne l’efficacité des troupes sur terrain, la vérité est que contrairement à l’opération Artemis de l’Union européenne ayant impliqué uniquement l’armée française en Ituri pour mater les milices qui écumaient et ensanglantaient la région et dont les résultats restent jusqu’à ce jour satisfaisants en peu de jours d’opération, il se pose avec les troupes de la Monusco dont la provenance est de nombreux pays, le véritable problème de l’unicité du commandement.  D’après les informations données à Scooprdc.net, les troupes obéissent d’abord à leurs pays respectifs. C’est la raison, même si les Nations Unies et la Monusco ne l’ont pas dit, de la démission à peine nommé du général Vicente Diaz en octobre 2008.

Officiellement en effet, cet officier supérieur espagnol qui n’avait presté que quelques jours, avait rendu le tablier pour des raisons personnelles estimant que la Monuc devenue plus tard Monusco, n’avait pas les moyens de faire face à sa tâche. Mais selon des indiscrétions, Vicente Diaz qui venait en commando pour en découdre avec les groupes armés, s’était vu buter à la diplomatie et à la boulimie onusienne qui risquaient de l’empêcher de donner le meilleur de lui-même. Contrairement à tous ces africains qui viennent chercher l’argent, Vicente Diaz s’était révolté et avait refusé de mettre son honneur en ballottage. Il voulait que toutes les troupes lui obéissent sans faille comme un seul corps. Chose qu’il n’avait pas obtenue de la hiérarchie onusienne pour le rétablissement effectif de la paix à l’Est de la RDC. Voilà la vérité que Zerrougui ne dit pas.

Ginno Lungabu et Dorcas N.  

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