Affaire Katumbi : des ONGDH préoccupées par la disparition de la juge Ramazani

La présidente du tribunal de paix Lubumbashi/Kamalondo, qui a condamné l’ancien gouverneur du Katanga par défaut, est introuvable après qu’elle ait dénoncé des menaces physiques et morales.

Le Projet d’Application des Droits Civils et Politiques (PAD-CIPO) et le Centre des Droits Humains et du droit humanitaire (CDH), organisations non gouvernementales de défense des droits de l’Homme basées à Lubumbashi, sont vivement préoccupés par le contenu de la lettre adressée au ministre de la Justice et la disparition de son auteur, Mme Ramazani Wazuri Chantale, juge présidente du Tribunal de paix de Lubumbashi/Kamalondo, qui a rendu la décision condamnant M. Katumbi Chapwe Moïse à trois ans de prison avec arrestation immédiate et aux dommages et intérêts d’un million de dollars américains.

En effet, par sa lettre de 4 pages, du 25 juillet 2016, adressée au ministre de la Justice et Droits humains, la juge présidente Ramazani Wazuri Chantale dénonce l’extorsion de sa signature avec menaces de révocation et d’emprisonnement de sa personne, dans le cadre du dossier RP 7652 qui oppose M. Emmanouil Alexandros Stoupis contre M. Katumbi Chapwe Moïse. Selon ces ONGDH, il s’avère que la juge craindrait pour son intégrité physique, depuis que sa hiérarchie lui avait confié ledit dossier.

 ACCORDER PROTECTION À MME RAMAZANI

La lettre en question accuse nommément l’administrateur général de l’Agence nationale de renseignements (ANR), le Premier président de la Cour d’appel de Lubumbashi et le Procureur général près cette Cour, de l’avoir obligée de « condamner M. Katumbi, dans l’objectif d’obtenir son inéligibilité, en cas de présentation de sa candidature à la Présidence de la République ».

Pour ces organisations de défense des droits de l’Homme, l’instrumentalisation de la justice aux fins politiques est extrêmement grave et lourde de conséquence. Elles font remarquer qu’elle constitue le motif qui pousse les ONGDH à alerter les institutions de la République, les partenaires internationaux de la RDC et l’opinion publique à agir, chacun selon ses compétences.

Selon elles, d’abord le Conseil supérieur de la magistrature et les syndicats des magistrats devraient se soucier de la sécurité de Madame Ramazani Chantale et exiger des explications à ses chefs, les magistrats qui la menacent.

Elles insistent : « Ensuite, le gouvernement devrait donner des explications à la nation, car, si les faits portés à charge de l’AG de 1’ANR et des magistrats cités s’avèreraient, ils exposent toute la nation à un danger incommensurable ».

Enfin, ces organisations appellent les pays amis de la RDC représentés à Kinshasa ainsi que la MONUSCO à aider la République démocratique du Congo à renforcer ses institutions publiques et accorder protection à Madame Ramazani, partout où elle se trouverait.

Par Donatien NGANDU MUPOMPA

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