Les rencontres informelles, les questions du fichier et de l’argent et le dialogue

De plus en plus, des langues se délient et parlent des rencontres informelles ayant eu lieu entre le camp dit de l’opposition et celui dit de la Majorité Présidentielle. A entendre les uns et les autres, il semble que les questions supposées cruciales, c’est-à-dire celle du fichier électoral à actualiser et celle de l’argent à mobiliser, n’ont pas été au cœur de ces échanges. Non. Ces rencontres informelles ont planché sur  »la gestion du pouvoir-os » à l’issue de ce que les deux camps présentent comme étant  »la fin du deuxième mandat de Joseph Kabila ».
Les deux camps font une lecture officielle de l’histoire politique du Congo-Kinshasa de ces deux dernières décennies en trichant. Monsieur Joseph Kabila n’a jamais eu de mandat légitime au pays de Lumumba. Imposé aux Congolais(es) par Thabo Mbeki en Afrique du Sud à Sun City en 2001, il a triché aux élections de 2006 et à celles de 2011. Un membre de son camp en a parlé en recourant à la parabole de faux penalties (https://www.youtube.com/watch?v=4WmOmeE_z50) et en décriant cela comme étant une injustice. Avaliser ces deux faux penalties en parlant de deux mandats présidentiels de JOKA, c’est falsifier l’histoire politique du pays et corrompre injustement la mémoire collective congolaise. C’est créer un antécédent aux conséquences politiques et éthiques inimaginables. L’une de ces conséquences, c’est de faire ce ce tricheur  »un sénateur à vie ». L’autre, c’est de lui offrir une issue honorable comme le dit si bien Félix Tshisekedi Tshilombo dans ses réponses aux questions posées par Ntambwe Eliezer (https://www.youtube.com/watch?v=6ouZJm3rrtc&sns=fb). La jurisprudence congolaise pourrait inscrire  »la tricherie et les fraudes électorales » sur la liste des  »hauts faits » des potentiels présidents du Congo-Kinshasa ou d’autres sénateurs à vie. Qu’est-ce qui pourrait justifier cette lecture biaisée de l’histoire immédiate du Congo-Kinshasa et toutes les conséquences qui peuvent en suivre ?
En écoutant attentivement les uns et les autres, quelques hypothèses peuvent être émises pour répondre à cette question. Des compatriotes pratiquant la politique sous forme de coups tordus assénés dans le dos de nos masses populaires ont tendance à accéder à  »la mangeoire congolaise » sans un minimum d’éthique politique. Se servant des masses populaires comme  »marchepied », ils ont peur de  »la démocratie populaire ». Ils aiment  »la démocratie bourgeoise » les coupant des masses rurales et de celles des bidonvilles pour avoir accès aux prébendes et servir leurs parrains comme  »nègres de service ».
Cette pratique politique perçue comme  »arrangements politicards dans le dos des masses populaires » en ayant recours à  »la stratégie du chaos et du mensonge », ce  »tshididi », constitue un système dont les élites organiques et structurantes doivent pouvoir déboulonner en déconstruisant ses mécanismes d’abrutissement, de dégradation des masses, d’exploitation et de répression. Elles doivent pouvoir constituer  »Un Corps de Gardiens de la Mémoire Collective Congolaise ».
En écoutant les uns et les autres, il ressort que leurs rencontres informelles en font les membres du statu quo sur lesquels, nos masses populaires, ayant élevé leur niveau de conscience, ne devraient plus compter. Cela d’autant plus que ces rencontres menées dans le dos des masses ne sont pas rendues publiques dans des débats contradictoires.
Et curieusement, ces deux camps du statu quo risquent de se livrer la guerre par nos masses populaires interposées. Ne s’étant pas mis d’accord sur  »le partage du gâteau », ils risquent d’envoyer nos populations à la mort avant de se rappeler à un énième dialogue pouvant conduire au  »gouvernement d’union nationale ».
Si ces deux camps étaient vrais, ils diraient à leurs éventuels électeurs qu’ils ne veulent plus des élections au suffrage universel. Malheureusement, cyniques et narcissiques primaires, ils risquent de livrer nos populations à la mort pour donner l’illusion de pratiquer  »une politique salutaire ».
Ce faisant, ils oublient que chaque médaille a son revers.Tuer, massacrer, génocider un peuple, cela peut faire peur pendant quelque temps. Mais pas tout le temps. Imposer son instinct de domination, vouloir à tout prix soumettre les masses populaires et les intellectuels critiques, cela peut, à un certain moment, aboutir à un résultat inattendu. C’est-à-dire la jonction entre les masses populaires et les intellectuels critiques pour une résistance patriotique rejetant toute humiliation.
Tel est le cas du Congo-actuel. Cette jonction se joue sur plusieurs fronts.De plus en plus, les élites organiques et structurantes se lèvent et travaillent avec les jeunes, les femmes et les paysans afin qu’ils comprennent ensemble que l’idéologie de  »la guerre de libération » fut un mensonge cousu de fil blanc. Et qu’il est temps de travailler de façon que la mobilisation, l’éducation et la promotion des initiatives des masses les poussent à se dresser, à se libérer pour renverser les rapports de force encore favorable au 1% de vieux dinosaures, de nouveaux prédateurs et de leurs alliés.
Ces intellectuels organiques et structurants travaillent pour que naisse une autre classe politique avant-gardiste capable d’analyser, en profondeur, avec ces masses, les mécanismes d’exploitation, d’oppression et de répression développés par ledit 1% afin qu’en les déconstruisant, ils le neutralisent.
Ces intellectuels organiques et structurants doivent échanger avec les masses rurales et celles de nos bidonvilles autour de certaines évidences. Le 1%, même armé, ne peut pas faire face aux 99% si leur courage et leur volonté sont fortifiés. Compter sur un grand nombre ayant un niveau de conscience historique élever, organisé dans des collectifs citoyens prêts à lutter avec sang-froid et fermeté, prêts  »à tous les sacrifices pour la cause de la libération nationale » (et non du soutien aveugle aux camps du statu quo) peut être payant à court, moyen et long terme. L’essentiel est de persévérer. De s’éduquer, de se former et se rééduquer en lien permanent avec les masses populaires initiées aux méthodes de  »la démocratie populaire » (ou des masambakanyi).
Ces intellectuels organiques et structurants doivent participer à la naissance d’un grand parti politique congolais luttant contre la petite bourgeoisie compradore susmentionnée et contre les intérêts de la classe qu’elle représente. Cette petite bourgeoisie du 1% lutte contre les 99% que ce parti doit pouvoir rejoindre les les meetings, les débats, les discussions et les délibérations mutuellement enrichissants.
Mbelu Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961
Membre du Corps de Gardiens de la Mémoire Collective Congolaise

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