Malgré le démembrement de la province du Kasaï Oriental

» En ce moment où le pays est redécoupé en 26 provinces, particulièrement celle du Kasaï Oriental, il est nécessaire que toute personne, originellement et véritablement luba, où qu’elle se trouve, à l’extérieur ou à l’intérieur du pays, se pose consciemment la question sur la sauvegarde rationnelle de l’identité Luba.

Ce, malgré les divergences idéologiques « . C’est ce qu’a lancé Achille Mutombo, notable Luba et acteur politique, lors d’un entretien avec la presse hier mercredi 12 août à Kinshasa.

Il faut signaler aussi que lors de la rencontre du 23 mai 2015 avec de notables Lubas, à l’hôtel Béatrice à Kinshasa, Mgr Bernard Kasanda, évêque du diocèse de Mbuji-Mayi, avait repris un adage luba qui dit que » Nyoka Umwa Katu Udi Kosolola » soit un seul serpent ne peut pas se désintégrer , pour inviter les notables Luba à sauvegarder leur identité, malgré la division de la Province du Kasaï Oriental en quatre provincettes.

Le prélat catholique avait profité de l’occasion pour discuter avec ses frères afin d’étudier les voies et moyens et réfléchir sur le décollage du Kasaï Oriental, dans sa configuration actuelle.

De son coté, Achille Mutombo Cyaji pense que toutes les personnalités, leaders d’opinion toutes tendances confondues, à l’instar de la province du Kongo Central, doivent se liguer sincèrement et objectivement comme un seul homme, pour retrouver la province du Kasaï Oriental dans ses limites historiques de l’ex Sud-Kasaï. Cette province, selon lui, a été obtenue au prix du sang de ce peuple chassé de partout dans les années 1960.

Achille Mutombo rend hommage à Albert Kalonji Ditunga Mulopwe, Joseph Ngalula Mpandanjila, Mgr Joseph Kongolo Kabwa Ka Ntanda, qui ont payé de leur vie pour sauver l’identité Luba. Mutombo estime que diverses actions concrètes doivent être menées par les leaders Est-Kasaïens pour quitter le stade des déclarations de bonnes intentions.

Ngandajika doit appartenir au Kasaï Oriental

Il plaide pour que Mwene Ditu soit ramené à la province du Kasaï Oriental, et milite pour le rattachement de Ngandajika, Beena Kanyiki (faisant partie du diocèse de Mbuji-Mayi en tant que lubas) et Kamiji.

Pour lui, le tracé actuel de la province du Kasaï Oriental s’avère politiquement conflictuogènes.

Géographiquement et administrativement parlant, il est impossible et même difficile de rapprocher, constitutionnellement Ngandajika, Kanyiki et Kamiji de l’administration de la province de Lomami, dont la capitale se trouve à Kabinda, déplore Achille Mutombo.

» Quand les Lubas se retrouveront dans un même cadre de référence socio- ethnico – politico linguistique, il y aura lieu de s’organiser sagement pour une administration rationnelle de différentes entités territoriales de la province. C’est en vue d’un développement efficient, au bénéfice de tout le peuple Luba « , dit il.

Achille Mutombo en appelle à la conscience des notables Luba à s’impliquer pour sauvegarder l’identité Luba et de s’investir pour le développement du Kasaï Oriental dans sa configuration actuelle.

» C’est maintenant ou jamais que chacun de nous, dans sa sphère d’activité, devra y penser. La lutte actuelle dans la province, d’accession au gouvernorat intérimaire, ne doit pas constituer une distraction devant occulter notre quête légitimement identitaire « , insiste Achille Mutombo.

Par Godé Kalonji Mukendi