Kananga : 4 journalistes “incités” à ne pas évoquer les tueries au Kasaï central – RSF

Au moins quatre journalistes de Kananga (Kasai-central) ont été été pris à partie au cours de la semaine passée pour avoir évoqué les massacres dont seraient auteurs des…

 

Au moins quatre journalistes de Kananga (Kasai-central) ont été été pris à partie au cours de la semaine passée pour avoir évoqué les massacres dont seraient auteurs des hommes en uniformes de l’armée congolaise. C’est l’ONG Reporters Sans Frontières qui le dit dans un communiqué publié ce mardi 21 février 2017.

“Nous demandons à toutes les parties au conflit de respecter le droit des journalistes à enquêter et à informer la population congolaise et le monde des atrocités au Kasaï Central, déclare Clea Kahn-Sriber de Reporters sans frontières. Témoins essentiels, ces derniers doivent pouvoir travailler librement afin d’informer et de dénoncer ces massacres de population qui se déroulent en toute impunité”.

Dans un communiqué publié le 13 février 2017 Journaliste en Danger (JED), organisation partenaire de RSF, avait déjà dénoncé les menaces dont faisaient l’objet deux journalistes de la région.

Sosthène Kambidi de la Radio Télévision Chrétienne (RTC), de Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï Central avait été suivi et menacé par des soldats congolais pour avoir publié des informations faisant état du massacre d’une trentaine de personnes commis par des miliciens locaux du groupe “Kamuina Nsapu”. Fabrice Mfwamba, de la Radio Communautaire Moyo, station de Tshimbulu, à 160 Km de Kananga avait lui été menacé par des miliciens après avoir informé d’une opération des FARDC contre lesdits miliciens. Ils l’accusaient de collaboration avec les FARDC…

Depuis cette publication, les menaces se sont poursuivies. André Kambala de la radio onusienne, Radio Okapi a ainsi été pris à partie verbalement par le directeur provincial de la Direction générales de migrations (DGM) pour avoir évoqué les violences. Berry Mulanda de la radio communautaire Dibaya Tabala de Tshimbulu, épicentre des violences, a été menacé de décapitation par les miliciens de la localité.

Depuis le 12 août 2016 et l’assassinat par des policiers congolais du chef coutumier Kamina Nswapu de la région de Tshimbulu, qui contestait l’autorité du gouvernement de Kabila, ses partisans ont pris les armes contre les forces de l’ordre. Plusieurs Etats ont condamné ces violences et appelé le gouvernement congolais à enquêter sur les massacres. Le gouvernement congolais continue de dénoncer des manipulations et se cache derrière sa souveraineté pour repousser les appels à la justice.

ACTUALITE.CD avec RSF

 

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